Canjuers est un plateau calcaire et désertique dans le Haut-Var à 950 mètres d’altitude au nord de Draguignan.
En 1962, à la fin de la guerre d’Indépendance, les Algériens récupèrent leur partie du désert du Sahara, surexploité par les entraînements militaires et expérimentations nucléaires français, les bergers varois perdent le leur.
En 1963, les choses s’accélèrent. Pompidou fait une déclaration à Toulon et déroule un tapis vert de 35 000 hectares aux chenilles des blindés.
Quand l'installation du camp militaire s'engage dès 1974, les travaux transforment cette terre varoise présumée ingrate et scellent la disparition silencieuse d'un monde : une centaine de fermes isolées, six hameaux et le village de Brovès. C’est le cas de ma famille, une des dernières à avoir quitté le haut plateau.
Après avoir connu de nombreux incendies dévastant plusieurs milliers d’hectares, les militaires en sont venus à la conclusion que les troupeaux de brebis sont partie prenante de l’écosystème du plateau en lui permettant de se maintenir. Ils convient alors les bergers à y revenir sous forme locative après les avoir expropriés